La chaire « Territoires en transition » se fixe pour ambition d’accompagner la transformation des modes de vie et des modèles économiques des territoires. Les grands enjeux, à l’échelle locale ? Produire les connaissances et créer les synergies qui permettront de concilier technologie et transition écologique, sans rupture. Grenoble est ville pilote.
La chaire Territoires en Transition trouve son ancrage à Grenoble. Pour quelles raisons ?
Grenoble est candidate pour devenir capitale verte de l’Europe en 2022. Si sa candidature est retenue, Grenoble sera mise à l’honneur comme territoire de démonstration des transitions à l’échelle de l’Europe. Décideurs et investisseurs internationaux pourraient s’en inspirer et soutenir les modèles d’innovations grenoblois…
Grenoble, dans sa composition sociologique, concentre un tissu scientifique et technologique vecteur d’innovations, ainsi qu’un courant alternatif très marqué, qui réfléchit à de nouvelles solutions sociales et environnementales. Ce sont-là des facteurs clés de transformation. La population grenobloise constitue donc un terreau original pour tester et éprouver les alternatives écologiques et technologiques, sur lesquelles s’appuieront les métiers et les modèles d’organisation de demain.
La chaire présente un modèle de gouvernance inédit au sein d’une école de management. Quels seront ses principaux apports ?
La chaire s’appuie sur un modèle de gouvernance participative tripartite, qui associe des acteurs publics – la Ville de Grenoble, Grenoble-Alpes Métropole et le Syndicat mixte des transports en commun (SMTC) –, et des entreprises privées et publiques : Bouygues Immobilier et le Groupe La Poste. La chaire bénéficie également de l’expertise et de la contribution des acteurs de l’économie sociale et solidaire du territoire : Alpes Solidaires ; Citiz ; Grenoble Alpes Initiatives Active ; La Péniche et Ronalpia. Cette chaire multipartenaires produira ainsi la connaissance requise permettant d’expérimenter des dispositifs innovants, voire disruptifs, pour aider les territoires à mettre en place une transition concertée.
Concrètement, sur quoi porteront vos études ?
Les champs d’investigation de la chaire porteront sur des nouveaux services à l’échelle du territoire, liés aux innovations technologiques et organisationnelles (les données urbaines, les capteurs digitaux, les plateformes web, les tiers-lieux multiservices…), et sur les nouveaux business models qui seront induits. Des études seront conduites auprès d’un panel représentatif du territoire d’environ 1 000 personnes. L’idée est de mieux appréhender les leviers sur lesquels reposent les changements de comportements, afin de soutenir des politiques publiques qui seront en adéquation avec les attentes citoyennes dans une cohérence d’ensemble ; ceci, sur l’ensemble de la chaine de valeur. D’autres études porteront sur des modèles d’affaire et de gouvernance innovants. Enfin, la chaire favorisera l’émergence d’expérimentations concrètes de nouveaux services.
Que trouveront les partenaires de Grenoble Ecole de Management en collaborant avec la chaire Territoires en Transition ?
Grenoble affirme sa volonté de renouveler les modèles existants pour tendre vers de nouveaux modes d’organisation, qui placent le citoyen au cœur de la réflexion et de l’action.
Les partenaires de l’école misent sur un engagement collectif. L’idée est d’anticiper les transitions, et de faire montre d’un temps d’avance en s’appuyant sur l’expertise de l’école. La chaire Territoires en transition devrait ainsi devenir le catalyseur de nouveaux modèles d’activités, de nouveaux métiers et de nouvelles manières de conduire et d’organiser ces métiers et ces activités, à partir de Grenoble.
Quelles seront les prochaines étapes ?
La première étape consiste à construire des groupes de travail, qui seront organisés autour de trois axes de réflexion : les nouveaux comportements écoresponsables ; business model, innovation sociale et gouvernance participative, et enfin, méthodes d’innovation par l’expérimentation. Le panel représentatif de citoyens grenoblois sera finalisé fin 2019, et les premiers tests seront conduits, dès 2020.
